Confédération des Associations des Producteurs Agricoles pour le Développement

Déclaration des recommandations issues de la 3e semaine Pomme de Terre organisée au Burundi du 07 au 10 mai 2012 à Kayanza

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A l’issue de la célébration de la 3e semaine dédiée à la pomme de terre qui s’est tenue au Burundi, en province de Kayanza à l’Hôtel KAMHOTEL en date du 07 au 11 Mai 2012 en collaboration avec le Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage et avec l’appui technique et financier d’AGRITERRA, de la CTB à travers le PAOISA, de ZLTO, de CSA et IFDC, la Confédération des Associations des Producteurs Agricoles pour le Développement – CAPAD, l’Institut des Sciences Agronomiques du Burundi- ISABU, le Département de la Promotion des Semences et Plants – DPSP et la Faculté des Sciences Agronomiques du Burundi. Notons que la semaine a bénéficiée d’une forte participation de la délégation des producteurs du Kenya, d’Ouganda, de la RD Congo, du Rwanda et du Burundi, la délégation des institutions de recherche de la sous-région, la délégation des Ministères de l’Agriculture et de l’Elevage du Burundi, du Rwanda et de la RD Congo ainsi que les partenaires techniques et financiers impliqués dans le développement de la filière pomme de terre , les participants ont fait les constats suivants :
-  Ils notent avec satisfaction la régularité de l’organisation rotative de la semaine pomme de terre dans les trois pays ;
-  Après analyse des recommandations formulées durant les semaines précédentes, ils ont remarqué que des avancées ont été enregistrées, notamment :

  • Grâce au projet ATAOP, la solidarité paysanne a fortement contribué à l’initiative de collaboration sous-régionale et de positionnement des OP et ceux du secteur privé ;
  • Quelques organisations des producteurs ont échangé les semences à travers les trois pays en vue d’une amélioration de la production de la pomme de terre ;
  • Quant à la disponibilité des semences et à la réhabilitation des infrastructures agricoles, la RDC a exonéré l’importation des intrants agricoles si bien qu’il n’est pas encore effectif alors que le Burundi a mis en place un protocole inclusif de subvention des engrais et l’exonération de certaines taxes. Des infrastructures routières ont été réhabilitées avec l’appui de Helpage en RDC et au Burundi ;
  • Au Burundi et au Rwanda, des hangars de stockage et de dépôt des productions de pomme de terre ont été construits, d’une part, avec la participation des privés et des ONGs, et d’autre part, sur financement du gouvernement notamment au Burundi ;
  • Les producteurs de ces trois pays ont installé des champs de démonstration avec l’appui de CATALIST mais regrettent que des comptoirs de vente n’ont pas été mis en place à l’exception de l’UPDI. D’autre part, les commandes groupées ont été observées chez certaines associations des producteurs du Burundi et de la RDC ;
  • Dans le domaine de la transformation, seule l’association Imbaraga du Rwanda est en train de tester la transformation de la pomme de terre en chips ;
  • Par rapport à la vulgarisation des techniques culturales, des avancées sont observées au Burundi et au Rwanda et certains partenaires techniques et financiers accompagnent les organisations des producteurs agricoles en matière de transfert des compétences ;
    -  Cependant, les participants constatent qu’il subsiste certains défis :
  • Les centres de recherche ne sont pas très équipés et par conséquent ne peuvent pas satisfaire aux demandes en semences de qualité ;
  • Les centres de recherche et les producteurs agricoles ne disposent pas des terres pouvant permettre les rotations culturales afin de respecter la production des semences de qualité ;
  • Une faible coordination dans la planification des besoins en semences à mettre à la disposition des centres de recherche ;
  • les innovations en matière de la recherche n’arrivent pas aux producteurs et seules certaines associations en bénéficient ;
  • les producteurs ne font pas des commandes groupées en engrais par manque des moyens financiers mais aussi suite à l’absence d’initiative d’associations de ces producteurs. Cependant, au Burundi, CAPAD a déjà initié ce travail en collaboration avec le MINAGRIE ;
  • Les participants notent en outre avec regret que le comité de coordination des recommandations formulées dans les JPGL n’a pas été fonctionnel et recommande son opérationnalisation.

Face à cette situation et à l’issue des activités de la 3e semaine pomme de terre tenue au Burundi du 07 au 10 mai 2012, nous, les participants à cette semaine formulent les recommandations suivantes :

Aux gouvernements respectifs

  1. Mettre en place un organe de coordination chargé d’assurer la communication entre tous les acteurs de la chaîne de valeur pomme de terre ;
  2. Organiser des rencontres régulières réunissant les représentants des institutions de recherche, les multiplicateurs-clés, les représentants des commerçants de pomme de terre, les partenaires techniques et financiers pour l’élaboration d’une stratégie commune en vue d’un meilleur développement de la filière pomme de terre ;
  3. Assurer la coordination de la recherche et permettre sa vulgarisation en relayant rapidement les résultats jusqu’aux producteurs ;
  4. Identifier, organiser et catégoriser les multiplicateurs des semences par les organes qui en ont le mandat, ce qui permettra de bien maîtriser leurs besoins et assurer la qualité des semences produites ;
  5. Intéresser les multiplicateurs privés à s’engager dans la production des semences y compris les semences de souche afin d’augmenter leur disponibilité ;
  6. Organiser au début de chaque saison une réunion de planification des activités des acteurs de la chaîne de valeur pomme de terre ;
  7. Majorer les appuis financiers alloués aux institutions de recherche.

Aux organisations paysannes

  1. Favoriser l’échange d’expérience entre producteurs des trois pays en procédant à des démonstrations techniques des résultats atteints par la recherche et des acquis de terrain ;
  2. Assurer la valorisation en amont et en aval de la production de la chaine pomme de terre en particulier par la transformation ;
  3. S’organiser pour assurer l’approvisionnement groupés des intrants agricoles et veiller à ce qu’ils arrivent à tous les acteurs du maillon de production de la pomme de terre ;
  4. Mettre en place un système de collecte d’information au niveau local et sous régional pouvant contribuer à alimenter les besoins dans le domaine de la production de la pomme de terre ;
  5. Vulgariser les techniques culturales pour l’accroissement de la production en touchant le maximum des producteurs en vue d’accroître la production ;
  6. Elaborer des projets relatifs à la production pomme de terre afin d’accéder aux financements par les Institutions des Micro-Finances.

Aux producteurs

  1. Mettre en pratique les innovations acquises de la part de la recherche à travers les services de la vulgarisation agricole ;
  2. Exprimer les besoins en temps utile au moins trois mois avant le début de la saison en vue de faciliter les services chargés de disponibiliser les intrants agricoles ;
  3. S’inspirer des acquis enregistrés par les organisations des producteurs agricoles déjà rôdés et développer avec elles une franche collaboration.

Aux partenaires techniques et financiers

  1. Appuyer les institutions de recherche ainsi que les multiplicateurs privés pour une production des semences de qualité ;
  2. Accompagner les organisations paysannes dans le transfert rapide des techniques améliorées au niveau des producteurs ;
  3. Accompagner les organisations paysannes à créer et à renforcer le pôle de travail sur la pomme de terre pour mieux gérer cette chaine de valeur.
  4. Continuer à appuyer l’organisation des rencontres régulières entre les différents acteurs impliqués dans le développement de la chaine de valeur pomme de terre.
  5. Appuyer la mise sur pied du comité technique multi-acteurs de mise en œuvre et de suivi des recommandations émises au cours des semaines pomme de terre.

Documents joints

doc180

18 mai 2012
Document : BMP
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