Confédération des Associations des Producteurs Agricoles pour le Développement

L’Interprofession Banane, le Pilier du Développement de la Filière Banane au Burundi

Le lancement officiel de l’interprofession et de la plateforme multi-acteurs de la filière banane au Burundi qui a eu lieu dans la Détente à Bujumbura dans un atelier de deux jours à partir du 27 au 28 Mai 2021, est venu au moment opportun pour répondre aux principaux défis techniques que les acteurs opérationnels de cette filière font face.

Cet atelier a été organisé par le CSA (Collectif Stratégie Alimentaire), la CAPAD (la Confédération des Associations des Producteurs Agricole pour le Développement) et l’IITA (Transforming African Agriculture) sous le haut patronage du Ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage et a vu la participation de tous les acteurs de la filière banane et avait pour but de partager les dialogues inter acteurs de la filière, recueillis lors des enquêtes de terrain, de reconnaitre les différentes familles d’acteurs, dont la structuration prendra du temps à se parfaire sur plusieurs années.

C’était aussi pour engager lesdits acteurs opérationnels à signer une charte de solidarité, pour la mise en place de la plateforme, perpétuer le dialogue interprofessionnel engagé, répondre à leurs besoins par la négociation /contractualisation et des innovations techniques susceptibles de le rendre plus efficience la filière. Le but était également de mette en place un cadre de concertation d’acteurs en appui à la plateforme, pour les prestataires de services avec les ONG, les institutions liées à la recherche, à la normalisation, les représentants des banques commerciales déjà impliquées dans la filière et des caisses d’épargne et crédit (microfinance) et les administrations publiques.

Enfin c’était pour jeter des bases d’un projet d’investissement qui permettra de donner des suites à la structuration des collèges et des familles de la plateforme et du cadre de concertation et financer un certain nombre d’innovations pour résoudre les problèmes d’une partie des familles des producteurs et semi industriels. Ces orientations seront ensuite à reprendre pour être présentées en bonne forme au financement des partenaires, en particulier à l’UE.

NYANDWI Gilbert, le président de la CAPAD (Confédération des Associations des Producteurs Agricoles pour le Développement) qui a été élu président de l’interprofession banane a indiqué que l’objectif global de l’interprofession de la chaine de valeur banane est d’améliorer l’efficacité et l’efficience de la chaînes de valeur banane, de ses sous chaines de valeur (banane à bière, banane à cuire, banane dessert, banane FHIA), de leurs produits transformés (bière, vin, jus, farine, chips) et sous-produits d’usinage (épluchures et cakes de banane) au profit des acteurs dans les systèmes agraires, les cycles de transformation et les circuits de distribution, respectueux des normes sanitaires et environnementales.

Il a continué en disant que cette interprofession banane va permettre des échanges et discussions entre tous les acteurs directs de la chaine de valeur banane sur leurs problèmes ou contraintes et les solutions pour assurer le développement de cette filière afin qu’elle puisse inciter les investisseurs d’investir dans cette filière. Gilbert a fait savoir que parmi les principaux défis qui vont trouver solution grâce à l’interprofession banane y inscrit le problème d’écoulement de la production des acteurs opérationnels de la filière banane ou le manque de connaissance du marché (offre/demande), le problème de vieillissement des bananeraies sur tout le territoire Burundais et l’accumulation des maladies dont certaines sont systémiques et se transmettent de la plante mère aux rejets comme les virus et bactéries un peu partout dans le pays engendrant une production de banane non économiquement rentable ou même zéro. Des bonnes pratiques agricoles existent mais ne sont pas diffusées ou partagés entre les producteurs.

Il a révélé qu’au niveau de la transformation et commercialisation, il y a des problèmes techniques de production d’emballage de qualité ainsi que des problèmes d’accès aux marchés régionaux et internationaux par manque d’appui technique, financier et institutionnel.

« Pour que tous ces problèmes soient résolus, il y a nécessité de la mise en place d’un cadre de concertation multi-acteurs de la filière banane au Burundi entre les acteurs directs de la filière banane (Famille des Producteurs et multiplicateurs des semences ; Familles des transformateurs artisanales, semi-industriels et industriels ; Famille des commerçants détaillants et grossistes, collecteurs et distributeurs) et les autres partenaires de développement qui sont des services publics, des institutions liées à la recherche, à la normalisation, les représentants des banques commerciales déjà impliquées dans la filière et des structures d’appui (les organisations Non Gouvernementales, les Partenaires techniques et Financiers , les organisations locales,…..) pour débattre ensemble des problèmes rencontrés par les acteurs directs ainsi que des orientations et mesures à prendre par les pouvoirs publics, a révélé NYANDWI Gilbert, le président de l’interprofession banane au Burundi. »

Selon Arnold Jacques de DIXMUDE, Conseiller, Chef d’Equipe Développement rural, environnemental, énergie, économie, section coopération qui a représenté la représentation de l’Union Européenne, l’interprofession banane va faciliter l’augmentation de la production de la banane à vendre sur les marchés locaux, régionaux et internationaux. Elle va aussi Favoriser, stimuler le partage d’informations et aider dans la mise en valeur des synergies.

Selon DODIKO Prospère, le Directeur General de la planification agricole au Ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage, le fait que les acteurs sont ensemble au lancement officiel de la plateforme banane, c’est une nouvelle étape franchie : « Nous devons aller à l’étape de commencer les activités d’investissements parce que l’étude autour de la filière banane qui a été conduite en 2019, a dégagé des défis et des solutions pour le développement de la filière banane. »

Il a indiqué que ces investissements doivent se matérialiser d’abord par l’appui aux acteurs qui sont impliqués dans la production du matériel sain parce qu’il a observé qu’il y a dégénérescence des vieilles plantations et de petits régimes de banane.

DODIKO a révélé que le besoin urgent maintenant c’est de produire le matériel sain et pour réussir cette mission, il y a plusieurs actions nécessaires notamment le renforcement des laboratoires impliqués dans la production du matériel sain et la mise en place des centres de rayonnement qui vont aider à augmenter la production d’une façon visible. Il a interpellé les partenaires techniques et financiers à jouer un grand rôle dans ces activités louables.

« Face aux vieilles plantations de bananiers que nous observons dans le pays, nous voulons passer à la reconversion c’est-à-dire le remplacement des vieilles plantations en utilisant le matériel sain qui sera dégagé. L’interprofession banane devrait nous aider à réunir les différents acteurs afin que le matériel sain soit disponibilisé d’abord et puis à ce qu’il puisse arriver au niveau des bénéficiaires afin de procéder à leur tour au remplacement de toutes les vieilles plantations de bananiers, a indiqué DODIKO. »

Il a continué en disant : « Les producteurs aux niveaux des terrains qui ont constaté avec nous que la filière banane constitue une culture très importante pour la génération des revenus au niveau des ménages devraient conjuguer les efforts et s’apprêter au remplacement des vieilles plantations frappées par la dégénérescence en utilisant le matériel sain qui sera disponibilisé par des institutions de recherches appropriées. »

NTAKIRUTIMANA Beatrice, une productrice de la banane en commune Mwumba de la province de Ngozi qui a participé dans cet atelier de 2 jour a dit : « La plateforme banane est pour moi d’importance cruciale car je cultive de la banane et certaines de mes plantations étaient attaquées par des maladies et périssaient sans y apporter aucun remède et de surcroit, je ne savais pas où je pouvais trouver des rejets de banane sains. Si je récolte des régimes de bananes, je manque de marché d’écoulement. La création de l’interprofession banane m’enchante beaucoup car elle nous aidera à recevoir différentes informations en rapport avec la filière banane et les marchés d’écoulement locaux, régionaux et internationaux. » Elle a continué en révélant qu’à travers différents ateliers de formations en rapport avec la chaine de valeur banane qui ont été organisées à l’intention des acteurs opérationnels, certains de ses problèmes ont pu trouver solutions : « De mon côté, je savais que c’est l’homme seulement qui est chargé d’entretenir des plantations de bananiers mais maintenant grâce aux différentes formations reçues , j’ai compris que même les femmes, nous sommes capable d’entretenir des plantations de bananiers et c’est pourquoi j’ai décidé de m’occuper de cette culture si économiquement rentable en plantant des rejets sains aussitôt qu’ils sont disponibles afin de produire une quantité de banane suffisante . »

BIZIMANA Emmanuel, est un commerçant du vin de banane appelé « Rugombo ». Il est membre de la coopérative ABASANGIRAKIYAGO œuvrant dans la province de Cibitoke. Il a indiqué que les rejets de bananiers qu’on plante au Burundi semble disparaitre dans les jours à venir à cause des maladies qui les attaquent : « L’interprofession banane que nous venons de mettre en place sera une solution de ce problème car en conjuguant ses efforts avec celles de l’Etat pour la disponibilisation des rejets de bananiers sains, elle augmentera la production de banane en récurrence celle du vin de banane que nous vendons. Cette production sera bénéfique pour tous acteurs opérationnels de la banane et l’Etat en profitera à travers la collecte des taxes. » Il a continué en disant qu’après différentes formations livrées aux acteurs opérationnels de la banane, certains de ses problèmes ont déjà trouvé solution : « L’Union fait la force, le vin de banane que nous vendons provient en grande quantité de la province de Cibitoke. Grace à l’interprofession banane maintenant je suis connecté avec tous les producteurs de banane qui résident dans différentes provinces. Il est maintenant facile pour moi d’avoir du vin de banane en provenance d’autres provinces comme Muyinga et Ruyigi, … Car je peux à n’importe quel moment les commander de me fournir du vin de banane moyennant un prix consensuel. »

BIZIMANA a fait savoir qu’il esst heureux car cette plateforme banane va augmenter la production de banane et qu’elle sera aussi appuyée par des institutions de recherches pour avoir des rejets sains de banane : « L’augmentation des plantations de bananiers sains va engendre l’augmentation de la production qui couvrira les périodes où nous faisons face à la carence de production de banane. Nous allons avoir une quantité suffisante de production de banane pendant toutes les périodes et cela va générer le développement du pays en général et celui des acteurs de la filière banane en particulier. »

Il est à noter que la culture de banane joue un rôle majeur dans le développement socio-économique des ménages ruraux : l’alimentation, la scolarisation des enfants, la santé des membres de famille, la main d’œuvre et l’investissement (acquisition des capitaux pour le commerce, achat des champs, achats d’animaux)

Cette culture contribue beaucoup à la création d’emplois au profit de plusieurs acteurs et à la lutte contre le chômage pour les jeunes et les femmes ainsi qu’à l’économie des communes et du pays en général via les taxes appliquées à la bière de banane, aux bananes vendues vertes, aux usines qui transforment la banane. Par Abel KAGWIRA


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