Avec la CAPAD, Petit deviendra Grand

Les membres de la Coopérative Amahoro, de la zone Rugazi, commune Kabarore en Province de Kayanza affirment que grâce à la CAPAD, les gens peuvent commencer petits pour enfin devenir grands. Cela a été dit lors de la journée « portes ouvertes », organisée par la Coopérative le 25 Octobre 2019. Organisant cette journée sous le thème : « La coopérative AMAHORO ouvert à tout le monde, multiplions les semences sélectionnées, promouvons la pomme de terre, augmentons la production », la coopérative est aujourd’hui âgée de 9 ans comme l’a fait savoir COYITUNGIYE Audace, son Président. « C’était le 15 Mars 2012 à l’endroit communément appelé Ku mahoro, d’où l’appellation, quand on a commencé à cultiver de la pomme de terre destinée uniquement à la consommation », a-t-il précisé. « Quatre (4) ans après, les membres ont compris qu’ils ne pourraient pas se développer s’ils continuaient à produire pour seulement pour la subsistance ; d’où ils ont décidé de produire pour la vente, et ensuite d’opérer dans le domaine de la multiplication des semences sélectionnées ». Comme la multiplication des semences demande un capital consistant, le début n’a pas été facile comme le président de la coopérative le raconte : « Nous avons débuté la multiplication des semences avec un capital de 83 milles francs par personne. Aujourd’hui le travail commencé avance bien, même si sur les 210 membres de la coopérative, seules 34 s’occupent spécialement de la multiplication des semences sélectionnées » poursuit Mr. Coyitungiye. Soutenue dans ses activités quotidiennes par la CAPAD qui assure aussi le partenariat avec la FENACOBU (Fédération Nationale des COOPEC du Burundi) et AGRITERRA, la coopérative Amahoro est l’une des coopératives qui forment le Réseau National des coopératives, RENACOOP en sigle. Mis à part l’agriculture et la multiplication des semences, la coopérative Amahoro investit également dans l’élevage du petit bétail. « Par le soutien financier de nos partenaires, la coopérative élève aujourd’hui 210 poules, 16 moutons, 216 lapins, 40 porcs et 60 chèvres. Avec la reproduction, chaque membre de la coopérative aura d’ici peu son propre animal de la part de la coopérative (chaine de solidarité animalier), » a révélé le Président de la coopérative. Il n’a pas manqué de remercier tous ceux qui ont soutenu et qui soutiennent toujours la coopérative et a confirmé que la journée « portes ouvertes » avait été organisée pour montrer à la population environnante, d’où la coopérative est venue et les défis rencontrés pour en arriver à la situation économiquement encourageante du moment afin que cela serve de modèle aux autres. Selon NIYONSABA Espérance, qui a représenté AGRITERRA, une Agri Agence des coopératives et employeurs du domaine agricole d’origine Néerlandaise, qui est le partenaire technique et financier dans l’organisation de la journée porte ouverte, AGRITERRA a commencé à soutenir la coopérative depuis 2012 à travers la CAPAD et compte collaborer directement avec les agriculteurs à travers leurs coopératives, comme elle le fait depuis 2015 avec certaines coopératives membres de la CAPAD et d’autres confédérations comme COCOCA de la filière café. « Les membres de la coopérative AMAHORO sont éveillés, ils ont un esprit coopératif développé, ils ont un problème commun auquel ils veulent trouver solution pour leur développement, a indiqué madame Niyonsaba, ajoutant qu’il existe des coopératives dont les membres ne savent pas encore qu’ils doivent s’investir et travailler pour leur propre développement. Elle a demandé à la population de la localité d’adhérer massivement à la coopérative Amahoro qui leur a ouvert les portes afin d’unir les efforts dans la production des semences sélectionnées. Elle leur a fait savoir que les Pays-Bas occupent la deuxième place dans l’exportation des produits agricoles au monde grâce aux producteurs néerlandais qui se sont groupés en coopératives pour augmenter la production agricole, et qu’il ne serait pas un jour surprenant de voir la zone Rugazi faire de même si les gens se regroupaient ensemble et se fixaient un même objectif. Au nom de la CAPAD, première confédération ayant soutenu et assurée la mise en place de la Coopérative Amahoro, mais aussi ayant aidé la coopérative à avoir d’autres partenaires, Mr. Stany NZOKIRANTEVYE, membre du comité Exécutif de la CAPAD a promis que la CAPD continuera de soutenir les efforts de la coopérative dans le secteur agricole. Le Secrétaire général du RENACOOP, Willy NSENGIYUMVA, a quant à lui remercié la CAPAD et les autres confédérations qui ont mis en place le RENACOOP. Il en a profité pour interpeller les agriculteurs, les éleveurs, les commerçants et les agents de santés de se regrouper en coopératives afin de former une forte force de travail. « Le RENACOOP ne ménagera aucun effort pour plaider en faveur des coopératives auprès du gouvernement pour que s’il y a des financements, ils soient orientés vers les coopératives car c’est là que des hommes et des femmes se retrouvent, échangent et maitrisent la gestion de ces financements reçus » a-t-il souligné. « Le RENACOOP pense faire assurer la caution pour que chaque membre du réseau puisse avoir accès à des crédits pourvu que ça ne se fait pas par beaucoup de membres au même moment », a révélé Mr. NSENGIYUMVA Il implore les gens à se donner pour aboutir à un développement durable : « donnons-nous corps et âmes aux activités de développement ». Aux leaders des coopératives, il leur a demandé de toujours penser à la place de leurs membres en leur servant de modèle dans toute activité qui mène au développement. NZIMPORA Claver qui a représenté la Société Coopérative de Transformation et de Commercialisation des Produits Agricoles a plaidé pour la valorisation des produits agricoles des coopératives soutenues par la CAPAD. Pour lui, les producteurs fournissent beaucoup d’efforts qu’ils n’en bénéficient pas en fin de compte. « Si la production était transformée, la commercialisation se ferait sans souci et les producteurs ne travailleraient pas perdant » a insisté Mr. Nzimpora. MUHIMPUNDU Mélanie membre de la coopérative AMAHORO a témoigné que grâce aux différentes formations reçues de la part de la CAPAD à travers la coopérative AMAHORO, elle est capable de sélectionner lui-même les semences et de faire le compostage en tas dans le but de fertiliser les champs pour augmenter la production agricole de la pomme de terre et du haricot appelé « Murengeti » MANIRAKIZA Cyrille, chargé de formation et vulgarisation à la BPEAE (Bureau Provinciale de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage) de Kayanza, a lancé un appel aux gens de la zone Rugazi, commune Kabarore d’adhérer dans la coopérative Amahoro et d’en être fière car cette coopérative est bien organisée et d’ajouter que l’union fait la force car même dans les pays développés pour pouvoir aboutir à leur développement, leurs peuples se sont regroupés en coopératives. Dans son allocution, le chef de zone Rugazi, a beaucoup remercié les membres de la coopérative pour avoir organisé cette journée, une première dans son histoire. « C’est la première fois que je m’habille une casquette d’une coopérative, et pas n’importe laquelle, une coopérative de ma zone. Mes remerciements aux membres de la coopérative et à la CAPAD qui a assuré l’existence de la coopérative Amahoro depuis son bas âge » a-t-il dit. « Au début de ses activités, personne ne pouvait croire que la coopérative allait arriver à ce stade. Mais, grâce aux différentes formations que la CAPAD lui a fournies, lesquelles formations ont d’ailleurs été restituées au reste de la communauté, les membres de la coopérative et la population de la zone entière ont changé de mentalités en matière de développement » a fait savoir Philippe Nyabenda, le chef de zone. Par Abel KAGWIRA